C’est avec humour qu’elle se remémore l’incident : un
véritable crime la façon dont le présentateur prononça son nom à la soirée de
remise des Grammy Awards en 2006. Là où il fallait prononcer Do-bé-nia-or-é
sans prononcer le T du prénom et le G du nom, le pauvre présentateur qui
n’avait pas été prévenu massacra littéralement le nom de l’artiste qui sonna
quelque chose de bizarre comme Dobett Gawore. Il y a peu de chances que cet
incident se reproduise car l’inconnue qu’était Dobet Gnahoré à cette époque
s’est imposée aujourd’hui comme l’une des stars montantes de la musique urbaine
mondiale. A 30 ans, elle est déjà comparée aux sommités telles Myriam Makeba et
Hughes Masekela. Une artiste au faîte de son art comme le prouve la centaine de
spectacles qu’elle donne chaque année à travers le monde, soit un spectacle
tous les 3 jours. Mais Dobet Gnahoré, c’est également la tête d’affiche
multirécidiviste de tous les festivals qui se respectent. C’est la raffleuse
notoire de trophées et autres distinctions, c’est l’enflammeuse professionnelle
des plus grandes scènes du monde. Bref, un casier artistique très lourd. Et
Malgré la reconnaissance internationale dont elle écope en ce moment, Dobet
Gnahoré demeure une illustre inconnue dans son pays d’origine la Côte d’ivoire.
Elle est allée à
bonne école.
Née le 17 juin 1982 à Abidjan, Dobet Gnahoré à grandi en
Cote d’ivoire. Son penchant pour les arts s’affirme dès l’école primaire :
elle préfère la danse à la marelle, les tambours aux poupées. Pouvait-il en
être autrement quand on est la fille ainée de Bony Gnahoré, maître
percussionniste de la compagnie Ki-yi M’bock d’Abidjan ? Aussi vrai que
les chats n’enfantent pas de souris la fille du plus célèbre percussionniste de
Cote d’Ivoire quitte l’école dès l’âge de 12 ans pour rejoindre la troupe de
son père au village Ki-yi. C’est dans ce village artistique crée en 1980 par
Wèrè-wèrè Liking pour la formation artistique des jeunes qu’elle entame son
initiation à l’art de la danse, du chant, du théatre et de la percussion. Elle
apprend aux côtés de certains des meilleurs artistes du continent Africain. Des
artistes d’âge, de culture et d’origines divers qui résident tous en permanence
dans le village. Des artistes qui pratiquent des disciplines aussi diverses que
la sculpture, la peinture, la danse, le théatre, la musique. C’est qu’en créant
le village Ki-yi, le rêve de Wèrè-wèrè Liking était de créer un mouvement pour
l’émergence d’une culture panafricaine !
1996 marque un tournant dans la vie de Dobet Gnahoré. Cette
année, Colin Laroche de Féline, un jeune guitariste français de 19 ans débarque
dans le villlage artistique. Venu pour un stage de 3 jours apprendre les
mélodies et rythmes africains, cet originaire d’Aix-en-provence arrive au Ki-yi
M’bock juste au moment où le guitariste attitré de la troupe vient de partir et
cela à quelque jours d’un spectacle important. Colin le remplacera à ce
spectacle et deviendra pour les trois années qui suivront guitariste de la
troupe. Mais en bon guitariste, il mettra également ces trois années à profit
pour faire vibrer le cœur de la jeune Dobet. La belle et le blanc finissent par
confondre instruments et sentiments. Et c’est finalement devant le maire que
cette symphonie qui se jouait secrètement se conclura en 1999.
L’exil forcé.
Mais 1999, c’est également l’année où la Côte d’Ivoire
connaît son premier coup d’état. Cet événement précipite ce pays considéré
jusqu’alors comme l’un des plus stables du continent Africain dans un cycle
d’instabilité politique et social. Le jeune couple est contraint d’aller
s’installer à Marseille en France. Le duo travaille dans un premier temps tout
seul sous le nom de Ano Neko (créons
ensemble) en langue Bété. Il revient à quelques occasions en Côte d’Ivoire
quand la situation socio-politique le permet. C’est le cas en 2001 lorsqu’il
participe au Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA). Ce
séjour est mis à profit pour enregistrer 8 titres sous la direction artistique
de Feu Marcelin Yacé. Ces 8 titres, complétés plus tard en 2003 par d’autres
titres enregistrés en Belgique, constitueront l’ossature du premier album
portant le nom du duo et sorti en 2004. L’album Ano neko, fortement inspiré de la situation socio-politique en Cote
d’Ivoire, est un appel à la paix, à l’espoir et à l’amour. Il est produit par
le label belge Contre-jour, dénicheur
de talent qui a pris en main la destinée du groupe depuis un an. D’autres
musiciens, guitaristes, percussionnistes, choristes rejoindront la formation
qui sera rebaptisée du nom de la danseuse. Grâce au soutien constant de leur
label, à la fréquence des spectacles et aux performances de plus en plus
convaincantes de la danseuse, le groupe Dobet Gnahoré gagne en notoriété. Le déclic viendra d’un événement anodin. Une invitation à
participer à la tournée acoustique Africaine Putumayo en 2006 aux côtés de grands musiciens comme Vusi Mahlasela
et Habib Koité. Le public est ravi et le groupe conquiert de nombreux fans à
travers l’Europe et les Etats-Unis où le conduit cette tournée. L’Artiste
remporte même le BBC Music Award de
la Meilleure Révélation. Pouvait-on
rêver de moment plus propice pour la sortie d’un second album ? Dès sa
sortie en 2007, Na Afriki est
directement propulsé dans les hit-parades de la world music. Le groupe est de
plus en plus sollicité et enchaîne performances sur performances. Au point où
il faut désormais négocier au moins 6 mois à l’avance pour lui arracher un
contrat de spectacle. La discographie de l’artiste s’enrichit même d’un 3ème
album avec la sortie de djekpa layou en 2010. Mais malgré ces allures
vertigineuses que prend désormais leur carrière, Dobet et son français d’époux
ne chôment pas sur le plan conjugal. Le couple à le temps de faire 2
filles : Kimia (la paix) 11 ans et Maeva (bienvenue) 10 mois.
Une artiste
panafricaine.
Dobet Gnahoré est sans aucun doute l’artiste qui intègre le
mieux la visée panafricaine du village Ki-yi où elle a été mise en contact avec
de nombreuses cultures africaines. Elle chante en français, mais également dans
une dizaine de langues africaines dont le Bété de Côte d’Ivoire, sa langue
maternelle. Ses possibilités vocales infinies lui permettent de passer avec
aisance d’une voix douce et mélodique à une voix chaude et puissante.
Son registre musical est tout aussi étendu. Elle puise
beaucoup dans les musiques traditionnelles ivoiriennes. Mais elle est également
à l’aise avec les mélodies mandingues, la Rumba congolaise, le ziglibity
ivoirien, le Bikoutsi Camerounais, Highlife ghanéen, les chœurs Zoulou, etc.
Elle joue également d’un nombre impressionnant de petits instruments
africains : la sanza, le balafon, la calebasse, les bongo. Le résultat de
cet éclectisme musical c’est cette musique propre à elle. Une musique
panafricaine moderne aux influences afro-pop.
Sur scène, chaque titre est accompagné d’un travail théâtral
et chorégraphique poussé à l’extrême. Il faut en effet beaucoup d’énergie pour
exécuter certaines des danses de Dobet Gnahoré. De la gymnastique même quelque
fois. Tenez : à un moment donné du spectacle, elle est allongée sur le
dos. L’instant d’après, elle se retrouve debout sur ses deux jambes après un
bond fulgurant. Essayez ! Tout simplement impossible. Dobet défie les lois
de la gravité et c’est ce qui plaît chez cette artiste aux multiples talents.
J'adooooorrrre sa musique depuis bien des années!!
RépondreSupprimerMerci pour ce portrait assez complet...
Pas de quoi. Delecte toi ma chère. Sucre toi même. je devine que tu étais aux premières loges à son dernier concert à Baby.
RépondreSupprimerSincèrement merci pour le portrait, j'entends le nom mais j'ignorais totalement tout d'elle meme sa musique...prochains CD à acquérir....
RépondreSupprimerpas de koi ma chère. Tu as vraiment intéret a acheter ses CD.mais jette aussi 1 oeil à ses videos: emotion garantie.
RépondreSupprimerDans la Famille GNAHORE,il semble que le talent soit HEREDITAIRE,DOBET a hérité des genes de la MUSIQUE depuis son enfance,il me semble que son frère CAMILLE chante aussi et se destine à une CARRIERE MUSICALE.La relève est donc ASSUREE.J'ai découvert DOBET GNAHORE sur la chaine PANAFRICAINE TELESUD,dans l'émission:AFRO-NIGHT animé par le PRESENTATEUR IVOIRIEN,SERGES FATHO,j'ai eu alors un VERITABLE COUP de COEUR ARTISTIQUE.Elle est belle à l'image de l'originalité de sa musique qui l'est tout autant.Du talent à l'état brut,une musiques aux SONORITES AFRICAINES et aux INFLUENCES POP.J'adore la PERSONNALITE de l'artiste qui est sincère dans sa démarche artistique et qui offre le meilleur d'elle-meme à son PUPLIC composé en MAJORITE d'EXPATRIES du MONDE ENTIER.La Cote d'Ivoire peut etre fière d'avoir trouvé en elle une AMBASSADRICE de la CULTURE IVOIRIENNE,par excellence.Je lui souhaite une LONGUE et BELLE carrière comme ses AINES qui l'ont précédé.Un autre talent mérite aussi toute notre ATTENTION,elle s'appelle NINA YEO d'origine IVOIRIENNE,elle a 18 ans,vit au CANADA et chante merveilleusement bien.Il suffit d'aller sur sa page FACEBOOK pour découvrir son UNIVERS MUSICAL:un vrai délice.Faites passer le mot pour CREER le BUZZ sur la toile.Les IVOIRIENS ont du TALENT si ce blog n'existait pas,il faudrait l'inventer.BROVO pour la qualité des ARTICLES DIVERSIFIES ou tout le monde peut s'y retrouver facilement.A BIENTOT...sur les IVOIRIENS ont du TALENT et du GENIE!
RépondreSupprimerSalut, Rita. Merci pour tes encouragements. Tu as vraiment bien compris l'objectif de ce blog. En nous soufflant le nom de Nina Yeo, tu nous aide vraiment à faire la promotion des talents ivoiriens. on va effectuer des recherches sur cette compatriote et lui consacrer un article. encore merci.
SupprimerDobet Gnahoré sera en concert à Ouaga durant le mois de mai et déjà j'ai hate et ne cesse de dévorer ses vidéos sur le net... merci à toi d'avoir permis à une soeur de découvrir une autre..., je reviendrai pour un CR lol
RépondreSupprimerEnjaille toi, une soeur et n'oublie surtout pas de nous laisser un beau CR en commentaire. Salut!
Supprimer