26 nov. 2012

Doumbia Seydou, le vendeur de mouchoirs devenu Tsar en Russie


Doumbia Seydou
Comme beaucoup de gamins de son âge, Seydou Doumbia aurait pu être un personnage anonyme. Un de ces nombreux enfants issus des quartiers pauvres d’Abidjan se faufilant encore entre les bagnoles, le temps que dure le feu rouge pour vendre des babioles. Mais le destin en a voulu autrement. Lui qui à mis la première league de Russie à ses pieds cette   saison est pourtant passé par toutes les étapes. « L’école de la vie » comme lui-même le raconte à France football.

Doumbia Seydou : biographie


Un parcours aussi atypique que tortueux qui n’a fait que décupler les forces de l’attaquant ivoirien. Natif de Yamoussoukro, Doumbia seydou connaît une enfance difficile. Orphelin de père et né d’une mère très jeune, il est confié à ses grands parents. Très tôt il est confronté aux dures réalités de la vie. Dans la rue, son jardin quotidien, il se débat comme il peut pour vendre quelques articles de fortune, question de ramener un peu de sou à la maison. De quoi survivre. « Nous ne mangions qu’un repas par jour » confesse-t-il. Un quotidien qui va prendre une autre tournure le jour où il croise la route d’Olivier Koutoua, son actuel manager. « nous l’avons recueilli chez nous », se souvient le président de l’Athlétic d’Adjamé. Une nouvelle vie pour le gamin. 
Dans le centre de formation qu’il intègre, Seydou est loin d’être le plus talentueux. Mais ce qui séduit le plus, c’est son acharnement au travail. « Ce n’était pas le plus doué, ni le plus fort. Seulement, il ne lâchait jamais rien. Le travail ne lui faisait pas peur », se rappelle son ancien formateur Ahmed Ouattara dans les colonnes du magazine français France Football. A 17 ans il est bien récompensé de ses efforts puisqu’il finit meilleur buteur du championnat ivoirien avec le club du Denguélé d’Odiéné. Puis vint le jour où il fut coopté pour effectuer un voyage avec les équipes jeunes de la sélection. Doumbia Seydou est littéralement kidnappé par un agent véreux qui l’emmène au Japon. Son essai est concluant dans le club de Vissel Kobe. Mais Seydou Doumbia affiche son caractère et refuse d’apposer sa signature au bas du contrat. En dépit du chantage qui lui est fait, le garçon d’Adjamé ne cède pas. Son agent Olivier Koutoua organise son retour au pays avant de se rendre en personne au japon pour formaliser le contrat de son poulain assorti d’un salaire de 5 million par an.

Un palmarès éloquent


 Si Doumbia Seydou est travailleur, les portes ne s’ouvrent pas aussi facilement pour lui au japon. Il connaît des débuts difficiles avant de végéter en seconde division. Loin de son pays et de sa famille, il ne cède pas au découragement. Jusqu’ à ce que le destin dresse sur son chemin la route des éléphants. Il est retenu pour compléter un effectif des Elephants décimé par les forfaits en cascade lors de de la Kirin Cup au japon. Un premier acte qui reste dans les souvenirs du joueur. Doumbia seydou n’a qu’une seule envie, c’est celle de revenir porter le maillot de son pays. Son transfert en Suisse chez les Young Boys de Berne lui sera bénéfique. Car dans le club Suisse, il claque les buts à la pelle. Sa première saison, il inscrit 20 buts, puis 30 lors de l’exercice suivant.
Toute la Suisse, et désormais l’Europe s’intéresse au buteur ivoirien. Lille, Saint Etienne, Rennes pointent le nez mais c’est le CSKA Moscou qui met la main à la poche et sort 6 milliards de francs CFA pour l’ancien vendeur de mouchoirs. Le rêve du gosse d’Adjamé ne fait que commencer. Après deux saisons dans le froid glacial de la Russie, il devient meilleur buteur avec 24 réalisations. Tsar ou Star en Russie, Doumbia Seydou à été désigné meilleur joueur de Russie. Courtisé par toutes les écuries, l’international ivoirien n’a qu’un seul rêve. Celui de porter le maillot bleu de Chelsea. Comme son idole. Un certain Didier drogba.

                                                                                                                 Source: First Elite.


                                    Découvrez plus de talents ivoiriens sur: Lesivoiriensontdutalent

19 nov. 2012

Le pouvoir est chez les femmes


A tous ceux qui en doutaient encore, les femmes viennent de démontrer qu’elles n’ont rien du sexe faible auquel on les associe bien souvent. Elles ont à elles seules entraîné la chute de tout un gouvernement. Sans revendication et sans protestation. Sans marche et sans violence. Elles n’ont même pas eu besoin de l’ouvrir dans cette affaire qui pourtant les concernait au premier chef (euh, pardon…cheftaine). Elles se sont subitement retrouvées en première ligne dans cette polémique alors qu’elles n’ont jamais été demandeuses. Les femmes ivoiriennes pour la plupart commencent à peine à comprendre ce qui leur arrive. Elles commencent à peine à s’exprimer sur la question.

Sans le savoir elles viennent de nous rappeler l’existence de notre parlement, une institution que nous étions presque en train d’oublier. Grâce aux femmes donc, on vient d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement  du temple des lois du Plateau. Nos parlementaires viennent d’apprendre à leurs dépens que dans notre parlement, on ne parle pas. On suit des consignes de vote. C’est tout. Les ivoiriens viennent d’apprendre grâce aux femmes qu’ils ne se délecteront plus des joutes oratoires au sein de notre parlement. Plus de foire d’empoigne. Finies les envolées dithyrambiques qui ont fait la célébrité de certains de nos députés. Et tout ceci,  parce qu’on serait dans une « cogérance », une espèce de couple dans lequel les points de vues du chef de famille doivent être soutenus, point. Tant pis pour tous ceux qui, comme Petit Robert, pensaient que cogérer, c’était gérer conjointement avec d’autres. Tant pis pour le législateur qui a prescrit à l’endroit des représentants du peuple que tout mandat impératif est nul.

Et dans ce couple où l’harmonie à fait désormais place aux éclats de voix, on crie à présent à la trahison, à la traitrise, au manque de solidarité. Et comme en pareille circonstance, ce sont toujours les enfants qui prennent les pots cassés, les enfants prendront encore les pots cassés. Car pendant que les parents sont occupés à se répudier pour des questions de genre, un préavis de grève des syndicats du secteur éducation formation pend sur la table du gouvernement depuis 2 semaines. Si il entre en exécution, ce sont des millions d’enfants de ce pays, du préscolaire jusqu’au supérieur qui ne reprendront pas le chemin de l’école cette semaine.
Et pendant que les parents sont occupés à discuter du sexe des anges du chef de famille (ou plus précisément de la coalition), 223 000 ménages courent le risque d’être privés d’électricité. Même les deux super héros de la compagnie d’électricité auront du mal à remettre du courant dans leurs vies : en décidant de la suppression du tarif modéré il y a deux semaines, le conseil des ministres vient insidieusement d’augmenter la facture de l’électricité pour cette tranche d’abonnés. 
Ne parlons même pas des denrées de première nécessité dont les prix continuent de flamber sur nos marchés pendant que dans le couple national, on continue de discuter leadership.

Comme ce que femme veut, Dieu veut, espérons simplement qu'il se trouve encore dans nos familles et dans nos foyers des femmes habitées par un instinct maternel suffisamment fort pour comprendre que le vrai chef de famille ce n’est pas celui que proclame le papier, mais bien celle sur qui repose l’équilibre de toute la famille. Nous sommes convaincus que les femmes réussiront ce sursaut d’orgueil parcequ’elles ont du talent.

                                             Découvrez plus de talents ivoiriens sur:  Lesivoiriensontdutalent

11 nov. 2012

J'ai rencontré une icône de la blogosphère ivoirienne.


Ce texte est le copier-coller du brouillon du paragraphe par lequel j'avais prévu de terminer mon compte rendu sur la conférence de l'ONG Akendewa. Je ne l'ai pas publié pour des raisons personnelles. Je le publie aujourd'hui à la demande insistante, pressante et kpakpatoyante (j'ai pas trouvé terme plus approprié) d'une lectrice très chère qui se reconnaîtra forcement dans ce post.

En marge de la conférence du professeur Antoine Tako sur le cerveau, j'ai rencontré une star de la blogosphère ivoirienne. Je ne la connaissais que par ses écrits et nous ne communiquions que par blogs interposés. Elle était assise dans la rangée attenante à la mienne pendant la conférence. Je ne l'ai pas tout de suite remarquée. Ce sont d' abord ses yeux qui m'ont interpellés  C'est le genre d'yeux qu'on n'oublie pas de si tôt (je penses même qu'il devrait être interdit de se balader avec des yeux comme les siens). J'étais certain de les avoir déjà rencontrés quelque part, mais je ne me souvenais plus où. Le flash back s'est produit au moment où le Professeur Tako s'est mis a parler de plasticité du cerveau. C'étaient bien les yeux à moitié affichés dans le titre du blog de Famchocolat .

 J’étais donc assis dans la même salle qu'une de mes références en matière de blog. Je respirais le même air que l'auteur de Le Prophète Haoussa, l'un des plus beaux textes qu'il m'ait été donné de lire sur un blog ivoirien. Trop intimidé dans les premiers moments, j'ai fini par prendre mon courage à deux mains pour l'aborder et lui demander si elle était bien la personne que je croyais. Là, s'est produit quelque chose que seul le Professeur Antoine Tako pourrait expliquer: Nous nous sommes jetés spontanément dans les bras l'un de l'autre avec une joie indescriptible avant même de nous être présentés. Entre deux fou rires, elle me confirme qu'elle est bien Famchocolat, la blogueuse qui à failli me tuer de rire avec son texte Something about Flavour... Elle ajoute à mon grand étonnement qu'elle n'a même pas besoin que je me présentes parce-que son subconscient me soupçonne fortement d'être Lesivoiriensontdutalent. Je suis impressionné  Nous éclatons de rire encore. Les instants qui suivent sont naturellement consacrés à discuter blog. 9 minutes au cours desquelles je reçois le plus bel hommage de ma courte vie de blogueur: Famchocolat apprécie mon blog. Elle m'assure que le créneau de la promotion des talents ivoiriens est vraiment bien choisi. Elle m'encourage dans cette voie. Je sens que ma tête ne tient plus sur mes épaules. Était-ce mon cortex cérébrospinal qui enflait ? étaient-ce mes méninges qui me jouaient des tours? (ne me demandez surtout pas le sens de tous ces termes. Je viens de subir un Atalaku très intensif et mes méninges débordent d'inspiration). 
Je suis reparti de cette conférence gonflé à bloc et bien décidé à bloguer contre vents et marrées. Je viens d'expérimenter en live la puissance de cet organe exceptionnel qu'est le cerveau. Merci donc aux cerveaux qui ont permis cette rencontre.

                                            Découvrez plus de talents ivoiriens sur:  Lesivoiriensontdutalent

6 nov. 2012

Pr Antoine Tako, un neuropsychologue high-tech.



On attendait un scientifique aux cheveux hirsutes, à la blouse défraîchie par les années et à la mallette débordante de travaux de recherche. Le Professeur Antoine Tako est arrivé à la salle de conférence de l’Université Méthodiste dans une tenue très décontractée : polo à rayures, pantalon du Dimanche, impeccablement coiffé et rasé, prenant de cour la petite communauté de geeks venue assister à sa conférence sur le cerveau.  Pendant 3 heures, le neuropsychologue a disséqué le cerveau avec pour seuls instruments un laptop et un retro projecteur. Sa passion pour les Nouvelles Technologies ne s’est pas démentie tout au long de cette conférence : pas une seule fois le scientifique ne s’est trompé de diapositives et son matériel n’a enregistré aucun bug. Antoine Tako explique à ce sujet que le bon scientifique, c’est celui qui s’ouvre aux autres sciences et qui se cultive en permanence. Il révèle par exemple qu’il à déjà travaillé sur des projets linux avec des informaticiens.

Pour mettre son jeune public à l’aise, le spécialiste des pathologies de la mémoire liées à l’alcoolisme chronique s’est efforcé de dépouiller son langage du jargon scientifique, et sa bonne humeur contagieuse est venue faire le reste à cette conférence organisée par l’ONG Akendewa dans le cadre de la promotion des Nouvelles Technologie samedi 03 novembre dernier.

 Présentant d’entrée de jeu le cerveau comme le système le plus complexe de l’univers, Professeur Tako a suscité dans la salle une polémique qui lui a permis d’obtenir l’attention de l’assistance. Une attention qui n’a jamais faibli malgré des cris de supporters de football qui suivaient un match sur le terrain jouxtant la salle de conférence. La composition du cerveau, son fonctionnement, son importance pour l’organisme et ses caractéristiques ont été passés en revue par le conférencier. Cette grosse tête de la neuropsychologie en Cote d’Ivoire s’est également appesantie sur les avancées de la recherche en neurologie ainsi que leurs applications dans le domaine de la technologie. On a ainsi appris qu’il est désormais possible de transmettre des signaux cérébraux à un ordinateur grâce à des électrodes placées à la surface du cerveau, d’analyser ces signaux grâce à un logiciel et de contrôler ainsi des bras ou des jambes robotiques pour les personnes paralysées. Le professeur n’a pas manqué de prodiguer à son auditoire quelques conseils d’hygiène de vie pour prévenir les AVC et certaines maladies neurodégénératives telles l’Alzheimer. Il a notamment exhorté l’assistance à éviter l’alcool et le tabac, à réduire le sel et les matières grasses dans l’alimentation, à pratiquer une activité physique régulière et à entretenir son cerveau par des activités intellectuelles telles la lecture et la recherche. « le cerveau ne s’use que lorsqu’’on ne l’utilise pas », a t-il insisté.

Comme il fallait s’y attendre, la séance des questions-réponses qui a suivi  cette présentation liminaire fut une véritable foire d’empoigne. Le professeur de neuropsychologie de l’université de Cocody ayant souhaité qu’aucune question ne reste taboue, les questions fusaient de tous les coins de la salle. On a ainsi eu droit à des questions sur la fiabilité des détecteurs de mensonge utilisés dans le domaine juridique, sur les similitudes et différences entre le cerveau et les ordinateurs, sur l’application des neurosciences cognitives dans le domaine du marketing et de la communication. A toutes ces questions le conférencier à répondu avec des exemples très concrets. Concernant le neuromarketing par exemple, l’assistance a appris que des recherches  en neurosciences permettent aujourd’hui de mettre en évidence les mécanismes neurologiques liés à la à la préférence, l'attention, la mémorisation et les émotions qui peuvent induire la décision d'achat. Ce fut dans l’ensemble une conférence très enrichissante dont chacun a pu repartir avec une meilleure connaissance de cet organe qui ne représente que 2% du poids total du corps humain mais qui pourtant régule tout notre organisme. Dommage que le public n’ait pas fait nombreux le déplacement.

                                                          Découvrez plus de talents ivoiriens sur:  Lesivoiriensontdutalent