yasmina ouegnin |
Elle s’appelle Ouegnin Yasmina Frederique Lucienne
(ouf!). Elle a été révélée aux ivoiriens à la faveur de la derniere campagne pour
les législatives. Elle vient de se voir accorder les suffrages des populations
de Cocody pour désormais porter leur voix à l’hémicycle. A 32 ans elle devient
le plus jeune député de l’assemblée nationale, et cela, pour les 5 prochaines
années. Cette inconnue de la scène politique ivoirienne défendait les couleurs
du parti cinquantenaire, le PDCI. C’est à la suite d’une longue séance de
dépouillement riche en rebondissements que sa victoire à été proclamée. Une
victoire acquise de justesse. Quelque 500 voix la séparaient de Mme Kanaté, son
adversaire du RDR. Les 500 voix de la discorde serait-on tenté de les appeler,
tant elles ont été disputées par les deux adversaires : contestations,
recours en annulation, menaces, appel à la rescousse des différents
états-majors politiques. Bref, tout y est passé et on n’était pas loin de la
« crise post électorale ». L’affaire est donc portée à la
connaissance du Ministre de la Sécurité qui à son tour consulte le Président de
la république. Les ardeurs sont finalement calmées et la victoire du petit
poucet de la politique ivoirienne est confirmée. Elle s’effondre en larmes dans
les bras du Président Bédie qui peine à la soutenir. Puis c’est sur ses pages
facebook et twitter qu’elle va répandre la bonne nouvelle qui sera confirmée
plus tard par la commission électorale indépendante. Ce happy-end, rien ne le
présageait en début de campagne.
C’était pas gagné.
La fille de l’ambassadeur Georges Ouegnin,
my(s)tique chef de protocole du président Houphouët Boigny à beaucoup souffert
des préjugés au cours de cette campagne. Parfaite inconnue sur l’échiquier politique ivoirien, on ne lui connaissait pas
d’ambition politique avant ces législatives. La presse à donc vite fait de voir
derrière sa candidature la main de son ambassadeur de père, persuadée qu’en cas
de victoire ce serait ce dernier qui assumerait l’effectivité des tâches de
député dans l’ombre de sa fille. Dès lors la jeune candidate allait traîner son
nom de famille comme un fardeau tout au long de la
campagne : « fille à papa », « née avec une cuillère
en or dans la bouche », tels sont quelque sobriquets qu’on a pu lire dans
la presse et sur certains sites internet.
Son jeune âge également n’a pas
été un avantage. Quand on connaît la moyenne d’âge dans notre hémicycle, quand
on sait l’enjeu que représentait la commune de Cocody au cours de ces élections,
même au sein du PDCI on comprenait difficilement que
la direction confie la tête de liste du parti cinquantenaire à cette jeune
novice.
Puis est arrivée cette polémique
suscitée par le ministre de la sécurité, lui-même candidat à ces législatives.
Une polémique au sujet d’une certaine liste RHDP dans la commune de Cocody. Une
incompréhension entre le PDCI et son allié le RDR sur la question du candidat
qui conduirait la liste de cette alliance politique. Une polémique où la
candidate s’est sentie traitée de « démon de la division » par le ministre.
Elle y a même vu une menace planer sur ses électeurs. C’en était trop et la
réplique est tombée au cours d’une conférence de presse. Sèche comme une toux
de bouc : « j’ai été quand même étonnée qu’un ministre de
l’intérieur tienne ce genre de propos. Tout le monde se demandait s’il était
vraiment nommé à la bonne place ou si on a eu la gentillesse de lui accorder
une présomption de compétence…Je suis très jeune dans la politique. Je ne
savais pas que c’était le ministre de l’intérieur qui nommait les députés en
cote d’ivoire. Il devrait faire preuve de neutralité ». C’est que Yasmina
Ouegnin a du répondant. Elle a su apporter la réplique à chacun de ses
détracteurs tout au long de la campagne. Mieux, elle a su retourner
intelligemment chacun des éléments qu’on lui reprochait en avantage, et tout
ceci, avec beaucoup de diplomatie, prouvant ainsi qu’elle est bien la fille de
son père.
Une campagne rondement menée.
Son nom de famille, Yasmina n’en a
jamais fait un complexe tout au long de cette campagne. Bien au contraire, elle
a largement profité du soutien familial, surtout celui de son père. La benjamine des 5 enfants de Georges Ouegnin en a
même abusé quelques fois comme sur cette affiche de campagne où elle pose avec,
en filigrane, l’image du père de la nation. Il en est de même du soutien de sa
famille politique, le PDCI, dont la présence des dignitaires fut très remarquée
à son meeting de clôture de campagne dans le village d’Anono.
LIRE AUSSI: Après 2 mois de formation, Yasmina s'exprime en Anglais (video).
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Avec tous ces soutiens et les
moyens dont elle à bénéficié, elle aurait pu mener une campagne à l’américaine.
Mais au lieu de cela, la jeune candidate
a préféré une campagne de proximité : porte à porte, visites sur les
marchés, don de médicaments aux populations défavorisées, le tout couronné par
une caravane dans les différents quartiers de Cocody. Bref, un corps à corps au
cours duquel la tête de liste « renouveau » du PDCI a ciblé la
jeunesse et les femmes. A cette population, elle a proposé un plan d’actions
concrètes qu’elle mènerait en tant que député pour l’amélioration des
conditions de la femme et pour sauver l’école ivoirienne. Elle prévoit entre
autre d’élaborer un projet de lois pour la règlementation des prix des denrées
alimentaires. Au sujet de l’école sa vision est claire : prendre des
dispositions légales pour que l’éducation nationale soit une projection sur le
long terme des attentes de notre pays en matière de développement. On le voit,
le petit poucet du nouveau parlement à une idée très claire de ses
responsabilités de député. Elle prend son rôle très au sérieux et cela se
ressent jusque dans ses interviews dans la presse.
Elle fut très certainement la
candidate la plus sollicitée par les
médias au cours de ces législatives. Une aubaine dont elle à profité pour faire montre de ses qualités intellectuelles
et de sa bonne connaissance des codes de la diplomatie.Par exemple la chaîne
panafricaine Africa24 lui demandait son point de vue sur la non participation
du FPI - le parti du président déchu Laurent Gbagbo - aux législatives. Sa
réponse est un caviar diplomatique, une feinte politique tout en finesse :
« je suis mal placée pour répondre à la place du FPI. Ils sont
suffisamment capables de donner des explications eux-mêmes ».
Férue de nouvelles
technologies Yasmina Ouegnin fut
également une des rares candidates à recourir aux réseaux sociaux au cours de
cette campagne. Elle y soigne particulièrement son image en se présentant aux
ivoiriens comme mère de famille, chef d’entreprise et député de la république.
Sur sa page facebook par exemple le plus jeune député élu de la dixième
législature se dévoile un peu plus à ses électeurs. On peut y découvrir son
curriculum-vitae, son parcours professionnel, ses convictions religieuses et
politiques, etc. on apprend ainsi qu’elle milite activement au PDCI depuis la
fac. Certainement une réponse à tous ceux qui la considèrent comme une parvenue
dans ce parti. Sur ces réseaux, elle rendait
compte au jour le jour du déroulement de la campagne, elle répondait aux
questions de ses fans et des nombreux curieux et recevait également leurs
encouragements. L’honorable y annonce une tournée de remerciement.
Yasmina Ouegnin, c’est un aussi un
Bac+6 !
Derrière sa belle
plastique, se cache également l’ancienne élève de la prestigieuse école
polytechnique INPHB de Yamoussoukro, école dont elle est sortie avec un diplôme
des Hautes Etudes en Assurance. C’est ensuite à l’Institut de Management desRisques de Bordeaux en France qu’elle terminera son cursus académique.
Jusqu'à ces élections, Yasmina Ouegnin était
D.G de Avedis, un cabinet de courtage et conseils en assurances qu’elle à crée
depuis 2005. Professionnelle de l’assurance, elle sera élue par ses pairs Secrétaire
Générale de l’Association Nationale des Courtiers d’Assurance et de Réassurance
de Cote d’Ivoire (ANCARCI)
Yasmina Ouegnin, c’est également
la militante des droits des femmes et des causes humanitaires. Elle a participé
à la création de la Coalition des Femmes Leaders et est impliquée dans de
nombreuses actions humanitaires en faveur des personnes défavorisées.
Vous rêviez de faire de ce
bon parti votre épouse ? C’est vraiment dommage. L’honorable à déjà un
anneau solidement accroché au doigt par Monsieur Guessennd, son époux. Elle est
en outre mère d’une charmante fille de 3 ans. Bonne arrivée Madame le Député dans le
monde très rugueux de la politique et bon vent !
Découvrez plus de talents ivoiriens sur: Lesivoiriensontdutalent.
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Yasmina Ouegnin et sa famille politique du PDCI. |
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