5 déc. 2011

Ma colocataire est une souris.

Autant vous le dire tout de suite : je ne suis pas de ces personnes qui en mal de compagnie adoptent un animal à qui elles finissent par léguer biens et fortune quand elles viennent à défunter. Loin de là ! J’ai par chance encore quelque  famille qui me témoigne ce que je crois être de l’affection et je le  rends bien. Question fortune, mes héritiers gagneraient à être plus ambitieux car tout ce dont ils hériteront sera très probablement des dettes. Non je n’ai vraiment pas le profil d’un « souriphile ». Je suis tout simplement une des nombreuses victimes de ce proverbe qui dit qu’on choisit ses amis mais qu’on ne choisit pas ses voisins. Cette souris, elle s’est tout simplement imposée.


          Elle n’a rien de ces grosses souris qui vous effraient au détour d’un tas d’ordures. Non. C’est au contraire une de ces toutes petites dont la taille est inversement proportionnelle à la capacité de nuisance. Elle a posé baluchons et colis à la maison sans crier gare et en violation de toutes les règles de colocation. Quand à eu lieu le déménagement ? Personne à la maison ne saurait le dire. Nous nous sommes simplement aperçus de sa présence le jour où, satisfaite de sa nouvelle demeure, elle nous à laissé ses premières crottes sur la cuisinière à gaz. On a bien essayé de lui faire comprendre que la colocation est basée sur un minimum de respect entre les deux parties contractantes : courses poursuites nocturnes, coups de pilon, piège à rat, raticide. Rien n’y fit. Elle avait décidé que nous cohabiterions et que rien ne lui ferait changer d’avis. C’est donc la mort dans l’âme que nous nous sommes résolus à accepter notre nouvelle voisine.
           Passées les incompréhensions des premiers moments, la cohabitation se déroulait bien : la voisine nous laissait ses crottes pendant la nuit et nous devions les ramasser le lendemain ; elle urinait dans les ustensiles et nous devions les déménager chaque soir pour lui faire de la place dans « sa » cuisine ; elle bouffait le pain qui devait servir au petit déjeuner du lendemain et nous devions nous contenter des restes qu’elle avait bien voulu nous laisser. Lorsque ces restes étaient trop sérieusement amochés, il fallait racheter du pain le lendemain matin. Vraiment nous nous accommodions bien de ses habitudes jusqu’à ce soir où, contre toute attente, notre chère voisine foula à la patte toutes les règles de bon voisinage.  
            Elle est arrivée ce soir-là aux environs de 22h00, contrairement à ses habitudes. La grosse pluie qui était tombée quelques heures plus tôt devait être pour quelque chose dans  ce retard. Elle s’est immédiatement dirigée vers « sa » cuisine puis en est ressortie presqu’aussitôt, s’étant certainement rendue compte que, pour une fois, nous ne l’avions pas attendu pour le dîner. Elle entreprit alors de grimper l’étagère à pain pour se servir sa part comme à son habitude. Mais plus entreprenant qu’elle ce soir, je me précipitai sur l’étagère à pain. J’en retirai le pain que je m’en allai enfermer dans l’armoire de la chambre à coucher. Une grosse journée m’attendait le lendemain et il n’était pas question que ma souris de voisine m’obligeât à sortir acheter du pain le lendemain matin. Mais c’était mal connaître cette dernière qui allait me faire payer cette effronterie. Elle se mit à trouer dans tous les sens le sac à pain vide que je venais de lui laisser sur l’étagère. Je m’en allai au lit sur ces entrefaites, croyant l’incident clos.
               Aux environs de 3 heures du matin, heure à laquelle Morphée dispense généralement son sommeil le plus doux, je fus réveillé par des bruits de griffures derrière la porte. La souris grattait de toutes ses forces comme pour se creuser un passage. Je comprenais enfin que cette bestiole avait un plan pour toute la maisonnée : personne ne dormirait tant qu’elle n’aurait pas sa part de pain. Le sommeil encore plein les yeux, je réussis à pulvériser un peu d’insecticide sur le pas de la porte, persuadé que l’odeur viendrait à bout de sa rancune. Mal m’en a pris. Elle revint de plus belle, cette fois en rongeant carrément les parties que je venais de pulvériser. J’aurais volontiers engagé ce bras de fer jusqu’au petit matin, mais je tombais littéralement de sommeil et la perspective de la rude journée qui m’attendait le lendemain ne m’incitait guère à l’affrontement. Aussi ais-je à mon corps défendant fini par ouvrir ma porte à cette souris. Elle n’en demandait pas plus pour aller se loger dans l’armoire et se nourrir copieusement. Voici à quel prix j’ai eu le sommeil l’autre soir.
                Je suis encore à couteaux tirés avec ma colocataire au moment où j’écris ces lignes, notre différend n’ayant  pu être réglé à ce jour. D’autre part, des envies de souricide me font une cour assidue ces derniers temps. On m’a dit que les réseaux sociaux pouvaient s’avérer très efficace pour les personnes dans ma situation. J’attends que la magie opère.

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6 commentaires:

  1. Tellement drôle et si vrai!! Loool!!
    Finie l'ère des rats qui mouraient parfois d'obésité; désormais il faut faire face à l'invasion des musaraignes, qui gardent la ligne malgré tout et qui sont encore plus dangereuses et plus têtues!
    Yakooo! Lool! Sinon dans les pharmacies ils vendent des raticides très efficaces (prix env. 2000Fcfa).

    Donne lui un prénom à ta coloc, tu verras que la cohabitation en sera plus drôle!

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  2. Merci famchocolat pour tes suggestions. les enfants lui ont effectivement trouvé un prénom: "choupette" parcequ'elle fait son entrée généralement les soirs quand commence le feuilleton Brésilien. c'est pour te dire à quel point elle à été adoptée par la famille.mieux, elle est la seule a me tenir compagnie tard le soir quand toute la maisonnée est endormie et que je me retrouve seul au salon à bosser sur mes projets.et donc, nous en débarrasser laissera quand-meme un petit vide dans la maison.voici mon dilemme.

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  3. Le comble c'est qu'on s'y habitue à ces vilaines bébêtes. N'oublie surtout pas son cadeau à Noël :)

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  4. Lol, fais gaffe aux gosses, ma cousine a eu l'idée folle d'en faire un élevage, la crise de larmes quand on a "liquidé les colocataires indélicats" loool

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  5. merci pour le conseil.mais j'ai dû me resoudre à commettre un "souricide" finalement.snif!, snif!

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  6. On vend en europe des appareils a mettre au courant, il en sort des ultra son désagréable pour ta colocataire, bonne chance

    Jean
    Belgique

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