7 oct. 2011

Voici comment les NTIC pourraient permettre de réduire la fraude aux examens et concours.


La bonne foi n’a jamais été la chose la mieux partagée. C’est connu. Un journal de la place rapportait il y a peu qu’une candidate au Baccalauréat cette année n’a rien trouvé de mieux à faire que cacher un téléphone portable dans son slip. Malheureusement pour elle, l’appareil a été découvert par les examinateurs et certains curieux qui assistaient à la scène n’ont pas hésités à la filmer avec leur téléphone portable. Résultat : notre candidate s’est évanouie de honte. Mon propre neveu, candidat à un concours administratif m’expliquait l’autre jour que des examinateurs avaient mis sur pied un « réseau » où ils prenaient de l’argent à des candidats pour ensuite retrouver leurs copies pendant les corrections et leur attribuer les notes qui leur permettraient d’être admis. 

Et pourtant au lancement des examens à grand tirage cette année, le gouvernement avait produit une déclaration par la voix de Madame la Ministre de l’éducation nationale. Elle avait particulièrement insisté à cette occasion sur la nécessité pour les acteurs du système éducatif d’organiser des examens propres. C’est que la fraude est si ancrée dans les mœurs qu’elle est en passe de devenir la norme. Les « prix » des différents concours sont connus de tous comme de la vulgaire marchandise sur le marché. C’est donc tout naturellement que l’on vous demande ce que vous avez payé ou qui vous a aidé lorsque vous êtes admis à un concours aujourd’hui. Cette  situation démoralise les candidats honnêtes, défavorise les candidats pauvres et entache la crédibilité de nos diplômes. Pour mettre fin à la fraude avant, pendant et après les examens, la Société Nationale des Examens et concours (SONEC) propose une solution informatique. 

Gnon Laurent et le système SONEC

La SONEC est une entreprise privée. Son Directeur Général est Gnon Laurent, un ingénieur informaticien. Il a présenté le 1er Septembre dernier à l’immeuble Versus Bank à Abidjan une solution innovante et à la pointe des nouvelles technologies qui permettra, selon ses propres dires, de garantir l’intégrité et la sécurité des résultats aux différents examens et concours. Son système se compose d’un logiciel, de scanners professionnels, et de fiches de composition. Chaque fiche de composition a trois volets : un volet candidat(A), un volet correcteur (B) et un talon (C). Sur chacun de ces volets figurent des codes définis par un algorithme très complexe qui ne peut être lu que par le logiciel. Le jour de l’examen les candidats remplissent le volet candidat. Ce volet est ensuite détaché de la fiche de composition, scanné et lu automatiquement par le logiciel. Il ne reste plus que des fiches de composition anonymes sur lesquelles les candidats écrivent. A la fin des épreuves, ces fiches de composition seront également scannées. Les correcteurs ont accès aux copies via internet et les corrigent à distance sur un écran d’ordinateur. Les notes reportées sur le volet correcteur sont également scannées et lues par le logiciel. Avec cette séparation des trois volets, il est pratiquement impossible de retrouver une copie et de falsifier des réponses ou des notes pendant la correction. Ce n’est qu’à la phase du traitement des résultats que le nom du candidat sera lié au code du volet candidat, et la note, liée au code du volet correcteur. Ces deux codes étant liés par un algorithme  complexe il ne reste plus au logiciel qu’à lier le nom du candidat à sa note. On fera de même pour chaque matière puis on demandera au logiciel d’afficher les résultats. A ce niveau il n’y a qu’une seule personne, le super administrateur, qui peut entrer son mot de passe et donner l’ordre au logiciel qui affiche la liste des admis par ordre de mérite avec leurs notes et leurs moyennes.

Les avantages du système

 L’intervention humaine est limitée au strict minimum comme on peut voir. L’autre avantage de ce système est sa rapidité car les scanners utilisés permettent de traiter 30 volets par minute. Ce qui signifie qu’un concours de 15000 candidats avec 4 matières différentes peut être traité en moins de 5 jours. De plus, les volets scannés sont enregistrés dans le logiciel, ce qui permet un contrôle à chaque étape, même après la proclamation des résultats. Les candidats et leurs familles sont ainsi rassurés, de même que les organisateurs du concours.

Est-ce suffisant?

Il aurait pu rester en Europe avec ses diplômes et y gagner correctement sa vie. Mais Gnon Laurent a préféré rentrer au pays pour mettre ses compétences au service de son peuple en proposant au gouvernement une solution fiable et à moindre coût pour organiser les examens et concours. Mais un système informatique, quel que soit son degré de sophistication et de perfection ne peut à lui tout seul permettre de juguler la fraude, surtout si il est administré par des hommes. Et donc, en plus du de ce système, c’est d’une véritable cure morale dont les ivoiriens ont besoin en ce moment. Car la fraude, tout comme la guerre nait dans les esprits des hommes et c’est en ce lieu qu’il faut la combattre.

                                         Découvrez plus de talents ivoiriens sur: Lesivoiriensontdutalent  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire